Contexte et Objectifs : Les bienfaits d'une activité physique régulière en terme de prévention sont prouvés depuis des années. Le but de ce travail était d’évaluer si les pratiquants d'un art martial traditionnel japonais avaient des valeurs de qualité de vie supérieures à celles de la population générale. Méthode : Nous avons interrogé les membres licenciés du Bujinkan entre novembre 2014 et mars 2015. Une version française et une version anglaise du questionnaire standardisé MOSSF36 ont été diffusées sur les réseaux sociaux, ainsi que des questions nous permettant de mieux caractériser les sujets. L'analyse statistique a été réalisée par les biostatisticiens du Centre Hospitalier Universitaire de Nancy. Résultats : Nous avons reçu 513 réponses issues de 48 nationalités. Nous avons étudié les valeurs françaises (125 sujets) et Allemandes (46). L'âge moyen était de 36 ans (±9,5), de 18 à 78, avec 88,9% d'hommes. L'IMC moyen pour tous les sujets était de 25,9 (±4), et la proportion de fumeurs était de 19,5%. La durée moyenne de pratique était de 11,3 (±8,9) années. Les valeurs de santé psychique, vitalité et score résumé psychique étaient supérieures aux normes pour les Français de 45 à 64 ans. Les valeurs de santé psychique pour les Allemands de 40 à 49 ans étaient également meilleures. Nous avons également observé queles sujets qui pratiquaient depuis plus de 10 ans avaient de meilleurs scores de vie et relations avec les autres, vitalité, santé psychique et score résumé psychique ; les sujets qui s'entraînaient plus de 10 heures par semaine avaient des résultats similaires. En revanche, en dessous de 2 heures par semaine, la santé perçue, la vitalité, la relation avec les autres et le fonctionnement physique étaient inférieurs à la moyenne. Conclusion : Nous n'avons pas mis en évidence de bénéfice franc sur le plan physique, mais le bien-être psychologique des sujets est supérieur à celui de la population générale, et cette tendance est corrélée à la durée de pratique. D'autres études avec des mesures plus précises sont nécessaires pour évaluer cette activité comme méthode de prévention primaire.