Objectifs: Le nombre d’enfants vivant avec des parents séparés/divorcés ou un seul parent a augmenté dans beaucoup de pays. Ce travail examinait les disparités familiales de difficultés d’apprentissage et le rôle des problèmes de santé et de l’usage d’alcool et tabac chez les adolescents. Méthodes: Étude transversale anonyme par auto-questionnaire rempli par 1559 collégiens (10-17 ans) d’une agglomération urbaine pour recueillir : sexe, âge, structure familiale, caractéristiques socio-économiques (nationalité, éducation parentale, catégorie socio-professionnelle paternelle et revenu familial), problèmes de santé (état de santé, symptômes dépressifs, mal de dos et allergie), usage d’alcool et tabac, et difficulté d’apprentissage (4 items, score entre 0 et 4=difficulté maximale). Les données ont été analysées par les modèles de régression linéaire multiple. Résultats: Basé sur le coefficient de régression linéaire ajusté sur le sexe et l’âge, les adolescents de parents séparés/divorcés/familles recomposées et ceux de familles monoparentales avaient respectivement un score de difficultés d’apprentissage en moyenne plus élevé de 0,34 (écart-type 0,061, p<0,001) et de 0,52 (0,081, p<0,001). Ces différences baissaient respectivement à 0,25 (0,060, p<0,001, contribution 26%) et 0,38 (0,084, p<0,001, 27%) après prise en compte des facteurs socioéconomiques. Elles baissaient respectivement à 0,17 (0,069, p=0,013, 50%) et 0,32 (0,089, p<0,001, 38%) après considération supplémentaire des problèmes de santé et d’usage d’alcool et tabac. Conclusion: La structure familiale a un impact important sur l’apprentissage des jeunes. Son rôle est fortement expliqué par les facteurs socio-économiques, les problèmes de santé et l’usage d’alcool et tabac, lesquels sont modifiables par la prévention.