Introduction. Les obstacles à une auto-surveillance glycémique (ASG) optimale sont nombreux. Objectifs. Décrire les pratiques de l’ASG chez des patients insulino-traités et déterminer les facteurs pouvant l’influencer, en particulier l’ASG postprandiale (ASGpost). Méthodes Une enquête évaluant la pratique, le ressenti et les freins de l’ASG a été menée auprès de 117 patients adultes traités par insuline, dont 80 par une insulinothérapie optimisée (IO) de type basal/bolus ou pompe à insuline. Résultats. Quatre-vingt pour cent des patients réalisent une ASG préprandiale et un tiers une ASGpost. Les principales motivations sont «pouvoir adapter les doses d’insuline» (78,9%), «prévenir l’hypoglycémie» (61,4%), «évaluer/surveiller les glycémies tout au long de la journée» (57,9%). Les principaux freins sont « le manque de temps» (39,2%), «la lassitude» (19,6%), le «sentiment de culpabilité en cas d’hyperglycémie» (18,6%). Parmi les 80 patients en IO, 81% ont entendu parler de l’ASGpost, 93,8% savent quand faire ces mesures et 80% expriment des freins à sa mise en oeuvre (« le manque de temps » : 43,8% ; « la lassitude » : 20,3% ; etc.). Un quart des patients font part des contraintes de l’ASG à leur médecin et 17% pensent que celui-ci sous-estime ces contraintes. Discussion. L’ASG, qu’elle soit globale ou postprandiale, est ressentie comme contraignante. Les freins à sa mise en oeuvre sont autant techniques que motivationnels, relationnels et psycho-sociaux. Conclusion. L’optimisation de l’ASG nécessite des innovations technologiques mais aussi le renforcement des compétences techniques comme des compétences psychosociales.