Déviances féminines dans la haute bourgeoisie liménienne dans Aux Cinq Rues, Lima (2016) de Mario Vargas Llosa
Abstract
Dans le contexte de tension extrême que connaît le Pérou dans les années 1990 avec le terrorisme, les attentats, les enlèvements, le couvre-feu, la police politique, deux femmes mariées amies, Marisa et Chabela, sont contraintes de passer la nuit ensemble. Ainsi naît de façon fortuite une relation amoureuse entre elles qui s’officialise lors d’un week-end à Miami. Dès lors, elles conviennent de tenir leur amour « dans le plus grand secret pour ne pas abîmer leur couple ; bien mieux, cela servirait à le pimenter et à le maintenir toujours vigoureux » (40). Elles mènent donc une double vie en se retrouvant pour faire l’amour jusqu’à ce que Marisa impose son mari Enrique dans cette relation duelle qui, lors d’un nouveau week-end à Miami, se transforme en un trio amoureux qui va durer trois ans. Sans la crise que traverse le Pérou, l’érotisme exacerbé mis en scène dans ce roman ne peut pas trouver de justification. Il revient donc au lecteur, plongé en voyeur dans l’intimité de ces jeux érotiques sans tabous, décrits avec précision grâce à la puissance de l’écriture, de dénoncer le double-jeu et la déloyauté des partenaires du trio envers Luciano, le mari de Chabela, trahi à la fois par sa femme et ses meilleurs amis.