L’astrométéorologie, qui consiste à lire dans les astres le devenir du temps, constitue un phénomène nouveau à la fin du Moyen Âge. Il s’inscrit dans le cadre du renouveau et de l’essor, à l’échelle européenne, de l’astronomie et de l’astrologie savante, qui débutent à partir du milieu du XVe siècle. Cette nouvelle science, qui vise à prédire les désordres du temps et ses conséquences frumentaires, peine toutefois à s’imposer dans les territoires francophones avant 1524, moment d’une véritable explosion de prédictions catastrophistes. L’astrométéorologie apparaît plus tôt sous la plume des chroniqueurs messins, qui témoignent de la première Renaissance qui s’épanouit à Metz à cette époque. Ils permettent de mesurer l’apparition, au tournant des XVe-XVIe siècles, d’un véritable milieu savant, qui diffuse cette pratique grâce à l’imprimerie, participe directement à la République des lettres et bénéficie du mécénat des élites messines. Cette nouvelle mode intellectuelle est reçue très différemment par les milieux cultivés et populaires.