La question de méthode, récurrente en sciences humaines et sociales, a toujours été au cœur des débats et occupe une place importante. Les chercheurs s’interrogent sur la même question à savoir quelle serait la méthode appropriée pour aborder l’objet d’étude choisi. Cependant, la question de terrain vient souvent en second plan. Le travail du chercheur sur le terrain devrait aussi être importante que celle de la méthode, des techniques et des pratiques à mobiliser lors de l’enquête. Le but de ma communication est de remettre le terrain au centre de la réflexion. Nous partons de l’hypothèse que le terrain constitue le noyau central d’une étude dans le domaine des sciences humaines et sociales. Dans une approche qualitative ou quantitative, le terrain nourrit l’histoire et permet l’analyse des faits sociaux. Il faut mettre en exergue la façon dont le terrain « fabrique » les données sociologiques. Nous pouvons questionner les modes de recueil des données que le chercheur est amené à utiliser durant l’enquête, par exemple le questionnaire ou la grille d’entretien. Je partage mon expérience avec les doctorants, les défis, les contraintes (inaccessibilité de la documentation, décalage entre les intérêts de la population et l’objet de recherche) que j’ai rencontrées sur mon terrain de recherche en Afrique et réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour pallier à ce genre de difficultés. Deux questions retiennent particulièrement mon attention : comment les individus accueillent un chercheur qui s’intéresse à des questions qui sont en lien avec le contexte sociopolitique d’un pays et à l’organisation de son système éducatif ? Quel serait, malgré les bonnes intentions affichées des agents rencontrés, leur degré d’ouverture pour se prononcer sur un aspect donné de l’enquête ?