Durant les suites immédiates d'une transplantation rénale, le receveur est exposé au risque d'infections nosocomiales transmises par le donneur. Le liquide de conservation de greffon (PF) fait l'objet des d'analyses microbiologiques systématiques. En cas de positivité, le risque pour le receveur est mal connu. L'indication d'une antibiothérapie est discutée. A partir des données enregistrées par l'AB (CRISTAL), nous avons mené une étude rétrospective entre octobre 2015 et décembre 2016 en analysant les caractéristiques dudonneur, la présence d'une infection chez le donneur, les données de la transplantation, du receveur (âge, survie patient et greffon) et l'analyse micro iologique des PF. Sur 4 487 transplantations rénales dont 725 (16.2%) à partir de donneur vivant (DV), 20,5% ont été réalisées avec des greffons dont le PF était positif (1.8% avec DV, 24.1% avec donneur décédé). 59,9 % des PF positifs étaient polymicrobiens. Les germes étaient des Staphylocoques à coagulase négative (65,8%) suivis des Entérobactéries (28%). La culture des PF concordait avec des germes du donneur dans 1,1% des cas. En analyse multivariée, les facteurs de risque de positivité du PF pour les transplantations avec rein donneur décédé étaient : une brèche digestive au cours du prélèvement (OR 4.4 (2.1 ; 9.1)), un prélèvement multiorganes versus rénal seul (OR 1.4 (1.1 ; 1.7)), bigreffe (OR 2.5 (1.3 ; 4.9)). La mise sur machine de perfusion et une antibiothérapie chez le donneur étaient associées à un moindre risque de culture positive du PF (respectivement OR 0.4 (0.3 ; 0.5) et 0.6 (0.5 ; 0.7)). Le PF ne semble pas être un témoin d'infections transmissibles du donneur au receveur. Les contaminations des PF semblent avoir lieu au moment du prélèvement.