Le choc toxique staphylococcique menstruel (CTSm) est une complication rare d'infection à Staphylococcus aureus, survenant en début de cycle chez des femmes jeunes et en bonne santé. Il se manifeste cliniquement par de la fièvre, un rash et un syndrome de défaillance multiviscérale d'aggravation rapide. Plusieurs facteurs de prédisposition semblent être identifiés : (i) une colonisation vaginale par une souche toxinogène de S. aureus, (ii) une production de la toxine superantigénique TSST-1 (toxic shock syndrome toxin-1) par la bactérie, (iii) un passage important à travers l'épithélium vaginal de TSST-1 et (iv) l'incapacité de l'hôte à produire ou un taux protecteur d'anticorps neutralisants la toxine. Les modifications du micro-environnement vaginal (pH, oxygénation) durant les menstruations sont également propices à la production de TSST-1. L'incidence du CTSm a brusquement augmenté dans les années 1980 suite à la commercialisation aux Etats-Unis de «Rely® », premier tampon hygiénique entièrement composé de matériaux synthétiques. Cependant, le lien entre l'utilisation de tampons actuellement disponibles et la survenue d'un CTSm n'est pas formellement démontré. Des travaux de recherche sont en cours au Centre National de Référence (CNR) des Staphylocoques afin de préciser leur influence éventuelle sur le microbiote vaginal et la survenue d'un CTSm.