Les troubles anxio-dépressifs représentent un enjeu majeur de santé publique. L'interne est confronté à une pression importante qui le rend particulièrement vulnérable. En France, l'étude de l'ISNI (intersyndicale nationale des internes) relève un taux d'anxiété de 66,2 % et de dépression de 27,7 % dans la population des internes en médecine (n=7640). Dans ce contexte, nous avons décidé d'étudier dans un 1er temps la prévalence des troubles anxiodépressifs chez les internes en pharmacie et de la comparer à celle des internes en médecine retrouvée par l'ISNI. Dans un second temps, nous avons réalisé une revue systématique de la littérature afin d'identifier la prévalence des troubles anxio-dépressifs chez les internes au niveau international. Notre étude menée dans l'inter-région Nord-Est retrouve un taux d'anxiété de 60,6 % et de dépression de 19,7 % dans la population des internes en pharmacie (n = 61). Ces résultats sont similaires à ceux de l'ISNI. Grâce à la revue systématique de la littérature, nous retrouvons un taux de dépression et d'anxiété plus élevé dans le milieu hospitalier que dans la population générale. Ce travail montre que la survenue des troubles anxio-dépressifs chez les internes n'est pas dépendante du pays, du système et du statut de travailleur hospitalier. Comme le rappelle le rapport ministériel de Donata Marra en 2018, il importe avant tout d'accompagner chaque interne en terme de gestion du stress, « d'aider à l'empowerment de chacun », notamment en mettant à sa disposition des techniques de pleine conscience.