Le diocèse de Meaux se caractérise au tournant des XVe-XVIe siècles par l’existence d’une administration diocésaine remarquablement hiérarchisée, placée sous la coupe de l’official, qui en assure la direction au quotidien en s’appuyant sur le relais des doyens ruraux. L’évêque bénéficie également d’un droit de collation sur les cures du diocèse assez étendu par rapport aux évêchés voisins, ce qui facilite son contrôle du clergé paroissial. Par ailleurs, les trente années précédant l’arrivée de Guillaume Briçonnet ont été marquées par un renouveau de l’action pastorale des évêques de Meaux, qui ont renforcé leur contrôle sur les fidèles. Mais cette action traduit pour l’essentiel une théologie pastorale universitaire, qui ne correspond plus tout à fait aux mutations de la spiritualité de la fin du siècle. Ce décalage commence à être mis en lumière sous l’épiscopat de Louis Pinelle, précurseur de Guillaume Briçonnet qui, tout en poursuivant l’action de ses prédécesseurs, témoigne déjà d’une appréhension un peu différente de ce que doit être un clergé paroissial performant.