Le Stade Walter Ulbricht est l’un des lieux disparus de l’histoire du sport allemand et de la Guerre froide. Entre 1950 et 1992, des événements sportifs et de masse du régime est-allemand y ont eu lieu. L’histoire de sa construction coïncide avec une période de transition entre le ‹ bouleversement antifasciste-démocratique › et la ‹ construction du socialisme ›, qui se caractérise par une juxtaposition de différents concepts de planification et de concepts architecturaux. Son histoire montre que la construction de villes et de stades n’est pas une activité apolitique, mais qu’elle a été l’expression de la pénétration de la Guerre froide dans les profondeurs socioculturelles de la société allemande. L’histoire de la construction des stades ne reflète pas seulement le pathos de la mise en place du régime de la SED si typique du début des années 1950, mais aussi la dimension politique des nouvelles installations sportives sous le prisme de la situation concurrentielle germano-allemande du début des années 1950. Berlin se trouvait au milieu de cette compétition et la reconstruction de l’ancienne capitale du Reich, qui pour le SED était ‹ une arme tranchante dans la lutte pour l’unité de l’Allemagne et de Berlin ›. Bien que Berlin-Est se soit présenté en permanence comme le gardien de l’unité nationale, l’orientation unilatérale précoce vers les consignes soviétiques en se démarquant simultanément de l’architecture ‹ occidentale › se reflète dans le développement architectural et urbain de la partie orientale de la ville, en particulier dans la construction des nouvelles installations sportives. Ainsi, cette question n’est pas seulement l’histoire d’un stade, mais en même temps un pan de l’histoire du communisme et de l’architecture, de l’histoire politique et culturelle, de l’histoire urbaine et allemande dans le contexte de l’antagonisme idéologique. Wer