Les formes de prise en charge de la schizophrénie ont évolué ces dernières années pour assurer d’une part une prise en charge précoce de la maladie et d’autre part une meilleure intégration sociale des patients. Notre objectif était d’évaluer les évolutions des caractéristiques sociodémographiques et de la prise en charge des patients schizophrènes en France. Nous avons réalisé une étude rétrospective de patients traités pour schizophrénie ou trouble délirant (code CIM 10 - F 20-21-22-23-25-28-29) du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017, dans cinq hôpitaux psychiatriques français. Nous avons recueilli le type de prise en charge (hospitalisation, soins ambulatoires), la durée du séjour à l’hôpital, la forme d’hospitalisation (libre/sous contrainte), l’âge et le sexe pour tous les patients. Les résultats des données ont été présentés sous forme de nombres, d’intervalle médian (interquartile) et de pourcentages. Au total, 12946 patients atteints de schizophrénie ont été inclus en 2015, 14952 en 2016 et 15111 en 2017. La majorité des patients (60%) étaient des hommes. Il n’y a eu aucune évolution majeure de 2015 à 2017, mais il y avait des différences au départ entre les cinq hôpitaux. En 2015, l’âge médian des patients variait de 43 (32–55) à 47 (37–58) ans. Dans tous les hôpitaux, les soins ambulatoires étaient le principal type de prise en charge (90%), tandis que les soins hospitaliers variaient de 22% à 40%. Fait important, l’hospitalisation partielle a été employée chez 8% à 30% des patients dans quatre hôpitaux, alors que dans un hôpital elle était absente. La durée médiane de séjour à l’hôpital variait de 21 (11–45) à 39 (17-77) jours. Le taux d’hospitalisation libre variait d’environ 50% dans quatre hôpitaux à 72% dans un hôpital. Il existe plusieurs différences dans la prise en charge des patients atteints de schizophrénie ou trouble délirants entre les hôpitaux en France. Ces différences pourraient s’expliquer en partie par les variations des caractéristiques sociodémographiques des patients, mais d’autres caractéristiques du système de santé, tel que l’organisation locale des soins de santé, l’utilisation plus fréquente de l’hospitalisation partielle et le type légal d’hospitalisation pourraient également expliquer ces différences.