Les femmes incarcérées représentent seulement 3,8% de la population carcérale française. Cette faible représentation explique en partie la production de statistiques ne différenciant pas les sexes. En l’absence de données, le système de soin est peu spécifique. Pourtant, ces femmes sont tout autant concernées par les différentes problématiques de santé génésique que la population générale. L’objectif de cette étude est de collecter des données permettant de réaliser un tableau précis des besoins et des attentes de cette population particulière. Ainsi, des questionnaires et des entretiens sont menés auprès des femmes de la MAF du Centre Pénitencier Charles IV de Nancy-Maxéville. Les données sont comparées à l’offre de soin actuelle et permettent de dégager les freins à la consommation de soin et des axes de progression. Les questionnaires permettent de confirmer les besoins importants liés à la poursuite d’une sexualité en prison combinée à la présence de nombreux facteurs de risque (violences, incidence IST, consommation toxiques, grossesse indésirées, etc.). De plus, on remarque que les connaissances sont axées autour de certaines IST grâce à l’intervention de l’association AIDES dans le milieu carcéral. Les entretiens permettent d’identifier la méconnaissance des enjeux de la consultation gynécologique et montrent l’approbation des détenues à la mise en place d’interventions aux sujets de la contraception, des IST et de la vie affective. Ces actions de prévention, pour être les plus efficientes possible, doivent calquer leur modèle sur celui de l’association AIDES en proposant des actions collectives et des entretiens personnels pouvant déboucher sur la réalisation d’un dépistage global. Toutefois, subsistent les questions de faisabilité et pérennité de ces actions ainsi que les améliorations à attendre sur le recours aux soins et aux dépistages.