La consommation de compléments alimentaires a connu une croissance exponentielle ces dernières années. L’épidémie de COVID-19 est venue renforcer l’intérêt de la population pour la consommation de ces produits. Cependant, leur dispensation n’est pas sans danger. En effet, leur consommation expose la population aux interactions médicamenteuses, à des contre-indications et à des effets indésirables potentiels. D’autant plus que leur réglementation n’est pas autant encadrée que celle des médicaments ; aucune preuve concernant leur efficacité n’est demandée lors du dépôt de dossier de commercialisation auprès de l’ANSES. Pour autant les laboratoires de l’alimentaire n’hésitent pas à vanter l’efficacité de leur produit et principalement par le biais de plusieurs intermédiaires : les commerciaux, les professionnels de la santé, les réseaux sociaux ou les publicités télévisées. Le projet « Manger Droit : Du bien manger au manger droit » découle d’un constat ; la population se questionne de plus en plus sur la manière d’intégrer les préoccupations sanitaires dans leur pratique alimentaire au quotidien. Cette approche associant les sciences humaines et sociales avec les sciences pharmaceutiques a été le fruit de la coopération entre les équipes de recherche PRAXIS et CITHEFOR. Nous avons ainsi abordé dans le cadre de ce travail les différents phénomènes sociaux et sociétaux qui se sont succédés pour expliquer cette évolution dans la façon de consommer comme l’émergence de l’automédication, les phénomènes de médicalisation et de pharmaceuticalisation ainsi qu’à l’évolution de la notion de conseils. Une enquête a été diffusée auprès des pharmacies d’officine en Lorraine à destination des équipes officinales afin d’étudier leurs habitudes de dispensation des compléments alimentaires. D’autre part l’objet de ce travail s’est porté sur l’étude pharmacologique de plusieurs substances contenues dans les compléments alimentaires, en s’intéressant à leurs indications, leurs posologies, leurs interactions médicamenteuses et à leurs contre-indications.