L'administration systémique d'inhibiteurs du facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF) est souvent utilisée pour traiter divers cancers. Cependant, elle est associée à certain nombre d'effets secondaires notamment rénaux. Sous forme intravitréenne, les anti-VEGF sont devenus incontournables dans le traitement des rétinopathies et des maculopathies. Il s'agit de médicaments efficaces et sûrs, mais leur passage dans la circulation sanguine a été décrit et ils peuvent être responsables d'effets indésirables systémiques. Nous rapportons le cas inédit d'un patient de 57 ans qui a présenté un oedème maculaire secondaire à une occlusion de la veine centrale de la rétine, a subi trois injections mensuelles à dose de charge avec l'agent anti-VEGF ranibizumab, et présenté deux semaines après la deuxième injection une glomérulonéphrite membranoproliférative (GNMP) confirmée par biopsie. Une récupération spontanée de la fonction rénale a été constatée après arrêt des injections et un bilan étiologique extensif s'est révélé négatif. Le patient avait initialement omis de mentionner aux néphrologues qu'il avait reçu des injections intravitréennes d'anti-VEGF, qui ont été par la suite incriminées. Notre revue de la littérature et notre cas suggèrent que, bien que les événements rénaux indésirables après des injections intravitréennes d'anti-VEGF soient très rares, les ophtalmologistes et les néphrologues doivent être sensibilisés et conscients de ce risque.