Les professionnels dentaires présentent un risque élevé de développer des troubles musculo-squelettiques (TMS). On retrouve peu de données sur les chirurgiens dentistes ou étudiants en odontologie français. L’objectif principal de notre étude de thèse était de mesurer la prévalence des TMS chez les étudiants de la faculté d’odontologie de Lorraine ayant une activité de soins durant l’année universitaire 2018-2019. Nous avions comme objectif secondaire de déterminer les facteurs individuels pouvant influencer la survenue de ces troubles. Un questionnaire en ligne a été élaboré à partir du Nordic Muskuloskeletal Questionnaire et envoyé en 2019 aux étudiants de la faculté d’odontologie de Lorraine ayant une activité clinique pour auto-administration. Le questionnaire a été complété par 194 étudiants (taux de participation de 43,4%). La prévalence des TMS pour au moins une zone anatomique au cours de la vie, des 12 derniers mois et des 7 derniers jours était de respectivement 98,5%, 73,2% et 39,7%. Les zones où les étudiants ont déclaré le plus de douleurs au cours des 12 derniers mois étaient le bas du dos (47,9%), le haut du dos (44,3%) et la nuque/le cou (43,3%). La main dominante n’influençait pas significativement la survenue des TMS, contrairement au sexe. Des moyens existent pour diminuer ce risque de survenue, comme des stratégies de positionnement, des équipements ergonomiques et des exercices physiques. Une sensibilisation et une formation à l’ergonomie devraient être améliorées et incluses avant l’entrée en clinique des étudiants afin de leur éviter de prendre des habitudes néfastes.