INTRODUCTION : en France, l’hospitalisation depuis les urgences est une des portes d’entrée dans l’hôpital, mais également un recourt fréquent au service médical, à toute heure du jour et de la nuit. Ce qui en fait une zone de non-adéquation régulière entre moyens et besoins. Il existe de nombreux facteurs pouvant influencer la prise en charge des patients. Le moyen limitant le plus fortement la décision d’hospitalisation est probablement la disponibilité des lits, dans les différents services d’aval des urgences. Il est donc nécessaire d’utiliser ces lits à bon escient, surtout en période de tension hospitalière. Une revue de littérature a été effectuée, mettant en évidence de nombreuses variables, influençant l’hospitalisation ou non des patients. Toutefois aucune source à notre connaissance, n’a montré si l’expérience du médecin est un de ces facteurs. OBJECTIF : Mettre en évidence si l’expérience du médecin urgentiste influence le taux d’hospitalisation après passage au SU MÉTHODE : extraction de tous les dossiers de passage au SAU de NANCY des mois de janvier, mars, août, octobre, de 2017 à 2021 via le logiciel Résurgence. Dans les dossiers, ont été retenues les variables suivantes : nom du médecin clôturant le dossier, l’âge et le sexe, le moyen d’arrivée, le temps passé au S U, la réalisation de biologie, d’imagerie, la prise d’avis spécialisé. Toutes ces variables ont été codées avant d’être utilisées par le statisticien. L’analyse statistique a ensuite été réalisée à l’aide du test non-paramétrique de Wilcoxon dans le cas de deux groupes ou du test non-paramétrique de Kruskal-Wallis si plus de deux groupes. La comparaison entre les variables catégorielles a été effectuée à l’aide du test du khi-2. Le seuil de signification bilatéral a été fixé à p < 0.05. RÉSULTATS : nous avons prouvé avec notre étude, de manière statistiquement significative, que les médecins ayant une expérience >10 ans hospitalisaient moins que les médecins ayant moins d’expérience. Nous avons aussi mis en évidence que de manière générale, les médecins prescrivent moins d’examens complémentaires (biologie ou radiologie) au fur et à mesure du gain d’expérience. DISCUSSION : le but de cette étude était de confirmer ou d’infirmer les pensées intuitives concernant les facteurs d’hospitalisation des patients. Il est mis en évidence que les médecins plus expérimentés hospitalisent moins et réalisent moins d’examens complémentaires. ela peut s’expliquer du fait de la confiance dans leur examen clinique avec l’ancienneté. Cette étude permet également de proposer des solutions pour diminuer les hospitalisations en aval des urgences. Parmi ses solutions, il peut y avoir la séniorisation des dossiers, la mise en place de cross checking, la création du poste de médecin accélérateur de flux. CONCLUSION : cette étude confirme bien les intuitions de beaucoup : les médecins plus expérimentés hospitalisent moins que leur confrère avec moins d’ancienneté. Les médecins plus jeunes effectuent plus de bilans radiologiques et biologiques.