Les étudiants représentent une population à risque de développer des pathologies psychiatriques et en particulier les étudiants en santé engagés dans de longs cursus qui peuvent devenir source d’anxiété. L’objectif de cette étude était d’évaluer et de déterminer la prévalence des états anxieux chez les étudiants en pharmacie à la faculté de Nancy. Nous avons observé que 70,8 % des étudiants exprimaient un ressenti anxieux avec une prédominance féminine. Pour 47,4 % des étudiants les scores à l’échelle HAD A correspondaient à une symptomatologie certaine de troubles anxieux (nécessitant d’être confirmé par un diagnostic). De plus, 13,4 % des étudiants ayant un ressenti anxieux présentaient des scores HAD D correspondant à une symptomatologie certaine de troubles dépressifs (nécessitant d’être confirmé par un diagnostic). Notons que la dépression correspond à la comorbidité la plus fréquente des troubles anxieux. Les troubles anxieux peuvent être induits par le sevrage de certaines substances telles que l’alcool et les benzodiazépines. Les consommations des étudiants sont inquiétantes pour l’alcool car les scores AUDIT montrent un mésusage voire une dépendance pour 65 % des hommes et 35 % des femmes. On remarque que les étudiants concernés par un mal-être n’osent pas s’orienter vers des spécialistes puisqu’une infime partie des étudiants bénéficie d’un suivi psychologique. Ceci représente un réel problème car ces troubles sont sous-diagnostiqués et donc sous-traités, ce qui peut mener à de nombreuses complications incluant d’autres pathologies (psychiatriques ou non) et l’échec académique. Il convient ainsi de préserver le bien-être psychologique des étudiants en mettant en œuvre des mesures prévention des pathologies psychiatriques au niveau institutionnel et individuel pour tous les étudiants mais également de débloquer la communication sur le sujet et faire connaître les organismes de soutien existants.