INTRODUCTION : Le diagnostic de maladie de Parkinson, ou syndrome parkinsonien idiopathique, peut s’avérer difficile en cas d’atypies cliniques. L’objectif principal poursuivi par notre étude était de procéder à l’élaboration d’une cartographie des pratiques diagnostiques des médecins généralistes de la région Grand-Est dans un cadre évocateur de maladie de Parkinson. MATÉRIEL ET MÉTHODES : Il s’agissait d’une enquête transversale descriptive et quantitative, réalisée par questionnaire informatique, lui-même diffusé auprès des médecins généralistes du Grand-Est du 20 janvier 2023 au 22 avril 2023 et incluant un ensemble de 111 répondants. RÉSULTATS : Un tiers des médecins s’estiment confiants dans leur capacité diagnostique, ce sentiment est amplifié chez les hommes et les praticiens plus âgés. Le tremblement de repos était le signe le plus caractéristique de la maladie au contraire de l’hyposmie ou de la douleur scapulaire inexpliquée. Seul 27% pensent qu’un TCSP peut signaler l’entrée dans la maladie de Parkinson. Les médecins généralistes possèdent une base solide vis-à-vis du syndrome parkinsonien iatrogénique. Certains prodromes sont connus, mais pas les plus fréquents. Quant aux syndromes parkinsoniens atypiques, ils sont mal connus (à l’exception de la Démence à corps de Lewy), ce qui s’explique par une confusion autour des critères d’exclusion de la maladie de Parkinson. Au contraire, ils sont 84,7% à faire facilement la distinction clinique entre tremblement essentiel et tremblement parkinsonien. 26% des médecins ne prescrivent aucun examens complémentaires ; les plus prescrits étant : biologie et IRM. 15,3% des médecins avaient déjà prescrit un DATscan ou apparenté. Les médecins ont l’habitude de dépister les signes non moteurs, troubles neuropsychiatriques en tête. On constate une bonne coordination entre généraliste et neurologue, mais rendue compliquée par des facteurs logistiques pour 75%. Ils seraient 43,2% à ne pas initier de traitement avant la consultation du neurologue. CONCLUSION : Si la maladie de Parkinson est bien comprise par les médecins généralistes, une difficulté peut survenir dans le cadre de l’identification de certains de ses diagnostics différentiels. Nous proposons aux médecins de s’approprier les outils diagnostiques ou échelles validés ces dernières années pour renforcer cette habilité diagnostique et guider leur recours aux examens d’imagerie. Des formations axées sur l’identification précoce des prodromes parkinsoniens seront essentielles dans le cadre du bouleversement pressenti de la prise en charge de cette maladie, espéré la prochaine décade.