Le but de ce travail était de mesurer l'impact acidifiant de quelques essences épicéa (picea abies), sapin (abies alba), pin (pinus sylvestris), douglas (pseudotsuga menziesii), hêtre (fagus sylvatica) et chêne (quercus petraea et quercus robur) sur les sols. Chacun des 30 sites étudiés a entre 2 et 5 plusieurs peuplements d'essences différentes. Plusieurs approches ont été menées parallèlement : I) les sols ont été analysés. II) une masse fixe de plagioclase a été enfouie dans les sols et laissée en incubation pendant 9 ans. III) des vermiculites échangeuses de cations ont été enfouies dans les sols et laissés sur place pendant 3 ans. IV) les solutions capillaires ont été récoltées pendant 1 an. V) la composition de la végétation a été étudiée et mise en relation avec les exigences écologiques de chaque espèce. Les stocks de graines dans le sol ont été caractérisés. Les résultats sont : I) les litières sont les plus épaisses, acides et avec un c/n élevé sous l'épicéa et le pin. Ce sont ces essences qui acidifient le plus les sols. Le sapin et l'épicéa captent plus les dépôts atmosphériques que le hêtre et le chêne. II) les essences résineuses provoquent une plus forte dissolution des plagioclases-test que les essences feuillues. III) l'épicéa et le sapin sont les essences qui acidifient et altèrent le plus les vermiculites-test, alors que le chêne et le hêtre sont celles qui les modifient le moins. IV) l'acidité des solutions est supérieure sous l'épicéa par rapport au chêne. Le douglas et l'épicéa captent plus les dépôts atmosphériques que le chêne. V) la végétation sous l'épicéa et le sapin est plus caractéristique de conditions acides que celle sous le hêtre. La capacité des essences à acidifier le milieu, à altérer les minéraux du sol et à augmenter le rapport c/n suit globalement le gradient suivant : épicéa (pin, sapin) douglas (chêne, hêtre). L'impact des essences sur les sols dépend fortement du pouvoir tampon initial de ceux-ci.