Le concept d'Andosol a subi, durant ces dernières années, une profonde évolution conduisant les commissions internationales à adopter de nouvelles règles de définition et de classification de ces sols. Un inventaire de terrain et l'application de ces critères dans le Massif Vosgien, ou des sols à caractères andiques avaient été signalés autrefois, aboutissent à la mise en évidence de l'existence d'Andosols. La caractérisation précise de ces sols, l'étude de leur fonctionnement actuel ainsi que des comparaisons avec d'autres sols vosgiens et avec des Andosols d'autres régions, permettent de déterminer les conditions nécessaires et les facteurs limitant au développement du processus d'andosolisation dans ce massif montagneux ou dominent habituellement brunification et podzolisation. Les Andosols vosgiens à peu près dépourvus d'allophanes sont riches en complexes organo-métalliques stables non mobiles mais leur degré d'évolution ainsi que leur extension géographique demeurent modestes. La formation d'Andosols exige la conjonction de conditions climatiques et de roche mère favorables : les conditions climatiques humides propices à l'altération des minéraux et froides affaiblissant l'activité biologique minéralisatrice des matières organiques ne peuvent être rencontrées que dans les parties les plus élevées du massif. Dans de tels environnements, l'andosolisation nécessite la présence de roches mères basiques riches en minéraux altérables. La composition chimique de ces roches apparait comme principal responsable de l'orientation de la pédogenèse. Sa texture, sa minéralogie, sa compacité sont déterminantes dans le degré de développement du processus. L'absence de matériaux pyroclastiques vitreux meubles explique certaines particularités de cette andosolisation : faible développement et absence d'allophanes.