Notre démarche consiste à prendre pour objet d'étude la profession d'ergothérapeute. Celle-ci peut être inscrite dans un champ professionnel plus vaste où existent des enjeux de légitimation et de reconnaissance. Profession paramédicale de la rééducation et de la réadaptation elle implique une formation de trois ans dans des écoles spécialisées sanctionnée par un diplome d'Etat en ergothérapie. En effet, l'Etat en tant qu'administration est le vecteur premier de légitimation de cette profession, il lui reconnaît la maîtrise d'une technique formalisée dans le décret d'actes. Détenteur d'une qualification, d'une compétence technique spécifique l'ergothérapeute est toutefois subordonné à l'autorité du médecin prescripteur. En cela, dans le cadre de la division du travail médical, l'ergothérapie tient une place " d'intermédiaire " à l'identique des kinésithérapeutes ou des psychomotriciens, par exemple. Dans ces conditions une profession comme l'ergothérapie peut-elle jouir d'un certain degré d'autonomie ? Au sein des professions paramédicales et du monde médical en général les ergothérapeutes ont justement des difficultés à se positionner parce que les savoirs qui fondent la profession émanent de plusieurs disciplines (médecine, psychologie, techniques d'appareillage, ergonomie,). De plus, leurs domaines d'intervention ne sont pas toujours connus des médecins praticiens, des autres professions paramédicales et du grand public en général. Ainsi, la reconnaissance d'une profession telle que l'ergothérapie dépend en grande partie de la capacité des membres qui la composent à mettre en valeur leurs compétences auprès du corps médical, des patients ainsi qu'auprès de l'administration