La restructuration agricole du secteur public, intervenue en 1982/83 en Algérie, est analysée dans le cadre de la substitution d'un mode de régulation fondé sur le marché à la planification administrative centralisée. Une première partie propose une problématique s'appuyant sur la théorie de la régulation et une démarche autour de la dynamique des systèmes de production. L'analyse concrète de 423 exploitations (Das) de la région de BLIDA, plaine irriguée de la polyculture intensive, révèle des transformations de très grande ampleur : taille foncière réduite de moitié, avec une certaine homogénéisation ; une grande complexité dans les mouvements fonciers ; renforcement du capital d'exploitation ; très rapide spécialisation des systèmes de cultures et d'élevage; maraichisation ; stagnation des élevages bovins et ovins ; essor de l'aviculture ; réveil net du processus d'intensification demeure bloqué depuis l'indépendance. Mais aussi, lacunes dans le manque de cohérence des actions d'intensification, que révèle le faible impact sur les rendements. Les causes renvoient aux conditions internes de fonctionnement des exploitations, et aux contraintes que fait subir l'environnement de soutien, qui a gardé ses comportements antérieur. Montée des prix à la production avec la libéralisation et baisse forte de la main-d’œuvre ont entrainé une amélioration très sensible des résultats financiers et des revenus. L'étude comparative a montré de très fortes disparités entre systèmes et entre régions. Au total, relatif échec de la restructuration agricole, en raison des ruptures incomplètes de la nature profonde du système productif agricole, mais grand mérite d'avoir débloqué la situation antérieure et d'avoir ouvert la voie à la reconstruction à venir de l'agriculture nationale