A la mort de louis XIII, Madame de Motteville, exilée par Richelieu en 1627, est rappelée à la Cour. Elle va ainsi passer vingt-trois années de son existence aux côtés d'Anne d'Autriche, dont elle devient la confidente. Pendant ses heures de repos, elle consigne observations et réflexions : ses notes constituent la trame des mémoires, dont elle rédigera la version définitive après 1661. Cette œuvre porte en elle l'indélébile marque de son auteur : du dévouement à la dévotion, tel est l'itinéraire choisi par la mémorialiste. Ce chemin est également celui que nous avons choisi de parcourir, sur les traces de la confidente. Aussi avons-nous dans un premier temps regardé la cour à travers ses yeux : le tableau peint par Madame de Motteville offre au lecteur une vision pessimiste d'un monde à la dérive. Si les mémoires témoignent de son profond attachement à la souveraine, ils sont aussi le lieu où s'exprime sa personnalité. L'écriture constitue un élément essentiel de son existence : le lecteur voyage ainsi d'une biographie historique à un récit personnel. Ni la vie à la cour, ni l'écriture, ne réussissent à lui faire oublier son angoisse du temps qui passe. Hantée par la nostalgie d'un paradis perdu, elle renonce peu à peu au monde, pour se tourner vers les vérités éternelles... puis disparaître.