Les échelles de gravité traditionnelles sont questionnées au plan métrique, dans leur validité conceptuelle et leur validité de contenu. La mesure de la gravité est réinsérée dans le contexte plus large de l'évaluation morale par l'intermédiaire d'une mesure structurale qui permet de dégager deux structures cognitives bien différenciées, celles du "bien" (radex), celle du "mal" (duplex). La mesure étant définie comme l'ensemble de la démarche expérimentale qui conduit à sa réalisation, chacune de ces phases est étudiée : choix des items (forme et contenu), choix du dispositif de collecte (cinq dispositifs), modes d'élaboration des données (postulats métriques différenciés) et modèle de mesure (emd). Les structures cognitives établies rassemblent les éléments disparates rencontrés dans trois secteurs d'étude : les échelles de gravité (criminologie), les courants psychologiques de la morale et les travaux sur les valeurs. Les forces et faiblesses respectives des mesures dimensionnelles et structurales sont étudiées ; la mesure structurale établie auprès d'étudiants est généralisée à des adultes tout-venants ; la stabilité temporelle des réponses est établie.