Contrairement à ce que prêchent les thèses libérales sur les effets distorsifs et négatifs de la fiscalité, la grande contradiction entre fiscalité et performance n'est pas une caractéristique immuable des économies contemporaines. L’endettement permanent du Gabon ne résulte pas de la non soutenabilité de la politique fiscale et budgétaire, mais plutôt d'une mauvaise gestion de la dette publique associée à une demande sociale élevée. L’étude démontre que les pouvoirs publics peuvent maximiser la performance fiscale s'ils mettent en place des mécanismes efficaces et appropries. La récente réforme fiscale-douanière de l'UDEAC constitue dans ce contexte, un bon exemple par le changement de cap introduit dans la fiscalité gabonaise. Cependant, si cette réforme demeure une condition nécessaire, elle n'est pas suffisante et ne constitue pas un programme de politique économique. L’élargissement de la base imposable de la TVA et la fiscalisation graduelle du secteur informel s'imposent. L’étude met en évidence les couts sociaux et politiques qui peuvent en résulter et l'importance de leur minimisation par la redistribution, les dépenses publiques, le développement des filets de protection sociale et le développement des extrémales positives. Mais si indispensable soit elle, la redistribution ne peut se faire que dans le cadre d'une économie efficace. Ainsi, face aux contraintes endogènes et aux nouvelles contraintes exogènes nées de la mondialisation, comment peut-on relancer durablement la croissance de l'économie gabonaise, caractérisée par une récession sans précèdent ?