Le processus enseignement / apprentissage en situation scolaire ayant pour fin de permettre aux élèves de construire des savoirs, savoir-faire et savoir-être dont l’émergence ou non est appréciée (scolairement et socialement) en termes de réussite ou d’échec, il n’est pas sans intérêt de s’interroger sur les déterminants de la réussite ou de l’échec scolaire. Le parti pris de cette thèse (hypothèse de travail) fut de rechercher ces déterminants dans la situation scolaire elle-même, et non dans des facteurs extérieurs très généraux. Plus précisément, notre objet d’investigation fut de rechercher ces déterminants dans le rapport au maître, analysé comme dimension constitutive du rapport au savoir. Il s’est agi en particulier d’examiner le rapport au maître dans sa dimension affective, afin, d’une part, de décrire, de caractériser et de modéliser cette dimension du réel scolaire, et, d’autre part, d’apporter des éléments de réponse à une question : le rapport au maître peut-il être vu comme un élément déterminant de la réussite et de l’échec scolaire ? Les voies d’investigation ont tenté d’articuler des analyses quantitatives, qu’ont rendu possibles une observation directe et instrumentée des comportements des élèves en salle de classe, et des analyses qualitatives par le moyen d’entretiens avec et la passation d’une épreuve de type projectif auprès d’élèves en situation contrastée de réussite ou d’échec, le tout à deux niveaux différents du cursus scolaire (CE2 et 2nde). Une meilleure connaissance des voies et des mécanismes de l’apprentissage en classe, ainsi que du rôle et de la place de l’enseignant dans le processus de construction des savoirs chez les élèves constituait l’enjeu de ce travail. Notre contribution à l’élaboration des notions de « pensée de l’élève » et de « chemin scolaire » était au cœur de cet enjeu.