Introduction: le traumatisme crânien grave (TCG) est un enjeu majeur de santépublique, dont les premières heures de la prise en charge sont cruciales. Un des objectifsest alors de limiter l’hypotension artérielle et son corollaire l’hypoperfusion cérébrale.Toutefois, les études existantes à ce sujet sont anciennes.Objectif: nous avons voulu réévaluer l’influence de l’hypoperfusion cérébrale { la phaseaiguë du traumatisme crânien grave sur le devenir neurologique des patients.Méthodes: notre étude était rétrospective, monocentrique. Elle incluait les patientsvictimes d’un TCG entre janvier 2010 et juin 2014, hospitalisés dans deux services deréanimation du CHU de Nancy. Les paramètres tels que la pression artérielle moyenneétaient recueillis depuis le moment du traumatisme jusqu’{ la fin des premièresquarante-huit heures d’hospitalisation en réanimation. Le devenir neurologique étaitévalué par l’échelle Glasgow Outcome Scale (GOS), évaluée à 6 mois, et la mortalité à 28jours du traumatisme.Résultats: Au total, 138 dossiers ont été analysés. Le nombre total d’épisodesd’hypoperfusion était significativement différent entre les groupes. Il était plus élevéchez les patients au mauvais devenir neurologique (GOS 1, 2 et 3) par rapport auxpatients GOS 4 et 5 (p=0,005). Le nombre d’épisodes d’hypoperfusion jusqu’{ 12h del’arrivée en réanimation était plus élevé chez ces mêmes patients GOS 1, 2 et 3 (p=0,017). La mortalité à J28 était significativement plus élevée chez les patients qui avaient le plus d’épisodes d’hypoperfusion (p=0,001).Conclusion: A l’heure actuelle, l’hypoperfusion cérébrale { la phase initiale du traumatisme crânien grave reste associée à une mauvaise évolution neurologique