L'objectif de ce travail a été d'évaluer le coût et la morbidité actuels de l'infection à SARM en réanimation, afin de mettre en balance les bénéfices obtenus en terme de réduction de la morbidité lors de l'utilisation de programmes de prévention des infections nosocomiales à SARM, et les coûts induits par l'infection à SARM. C'est une étude rétrospective de type cas-témoins. Les patients des 6 services de réanimation de notre établissement ayant développé une infection nosocomiale à SARM en 2004, ont été évalués. Ils ont été appariés à des témoins hospitalisés en réanimation sur les critères suivants : services identiques, IGS II identique, même âge, même type de chirurgie (pour les services de réanimation chirurgicale). La durée d'hospitalisation du patient apparié était au moins égale au délai admission-infection du patient infecté. 21 patients SARM ont été inclus. La localisation de l'infection est pulmonaire dans tous les cas. La mortalité hospitalière n'est pas différente entre les deux groupes, de même que la durée moyenne de séjour hospitalier. Le nombre de journées de ventilation mécanique, de séances d'hémodialyse ou d'hémofiltration, d'examens d'imagerie est similaire dans les deux groupes. Le score oméga total est non significativement différent entre cas et témoins, la différence étant expliquée par un nombre de journées d'isolement plus élevé chez les cas (p = 0.0001). La dépense en médicaments coûteux est supérieure mais de manière non significative dans le groupe cas. Les pneumopathies à SARM ne semblent pas entraîner de surcroît important de morbidité. Elles augmentent de façon modeste l'utilisation des ressources médicales, essentiellement en raison des mesures d'isolement.