La désorientation spatiale est un signe clinique précurseur de la maladie d'Alzheimer. Pour aborder ce sujet, nous nous sommes tout d'abord intéressés à l'orientation spatiale normale. Après un bref rappel des généralités de la maladie d'Alzheimer, nous avons tenté de décrire les multiples mécanismes complexes de la navigation, mis en jeu physiologiquement. Puis nous avons exposé les hypothèses fonctionnelles de la défaillance de l'orientation topographique chez les Alzheimériens, les moyens de les mettre en évidence ainsi que les possibilités d'établir un programme de réhabilitation. L'hippocampe est la structure cérébrale impliquée dans la navigation spatiale à grande échelle et la construction d'une carte mentale de l'espace. Il existe trois types de stratégies cognitives pour se déplacer efficacement. Elles sont organisées de façon hiérarchique, ce sont les points de repère, les routes, et les configurations ou survols. Pour localiser un objet, l'Homme utilise selon ses besoins, soit un cadre égocentrique (centré par rapport à l'individu) soit un cadre exocentrique (par rapport aux objets environnants). Les hypothèses fonctionnelles de la désorientation topographique dans la maladie d'Alzheimer sont nombreuses. La principale est le déclin de la mémoire épisodique, responsable de la mémoire topographique. Nous avons détaillé l'ensemble des fonctions cognitives défaillantes, ainsi que les différents tests pour les évaluer et les techniques de réhabilitation possibles. Enfin, compte tenu des difficultés qu'engendre la désorientation topographique au quotidien, nous avons proposé un protocole d'évaluation de l'orientation spatiale au sein de nouvelles structures sécurisées dans les enceintes hospitalières, les jardins thérapeutiques.