La médecine esthétique connaît un véritable engouement de la part des patients, désireux de profiter de techniques de rajeunissement sans prendre les risques de la chirurgie.Ces techniques ne sont néanmoins pas dénuées de complications. Nous en présentons dans ce travail, deux exemples: une patiente développant des ulcères des membres inférieurs, 20 ans après des injections de silicone dans les jambes; et une patiente présentant des granulomes du visage, 5 ans après un traitement par un produit de comblement, le Dermalive[copyright].Les silicones sont apparus dans le domaine médico-chirurgical à partir des années 40. La forme liquide a rapidement été illégalement utilisée à des fins esthétiques et des complications de cette utilisation sont vite apparues: réactions inflammatoires intenses, formation de granulomes ou «siliconomes», complications viscérales secondaires à la migration du silicone, décès par embolie de particules de silicone, maladies auto-immunes (MAI). Bien que l'imputabilité de la silicone n'ait jamais été prouvée dans ces connectivites, elle fut cependant interdite dans la fabrication des prothèses mammaires de 1995 à 2001. Elle est toujours interdite de nos jours en tant que produit de comblement à visée esthétique.D'autres matériaux sont utilisés comme produit de comblement et envahissent ce marché lucratif qu'est l'esthétique. Ces produits ne sont pas non plus dépourvus de complications et on retrouve des infections, des nécroses, des dyschromies et également des granulomes secondaires à leur utilisation. Une mauvaise technique d'injection et l'utilisation de produits dits non dégradables sont souvent en cause dans la survenue de ces complications.Étant le spécialiste de l'organe peau, le dermatologue est le témoin privilégié de ces complications et est un acteur essentiel dans leur prise en charge. Il doit profiter de sa position pour informer le patient des risques potentiels de ces nouvelles techniques.