Cette étude concerne le repérage de critères de personnalité en lien avec l'évolution du craving, selon le modèle de Cloninger. Elle s'intéresse à la population de patients alcoolodépendants hospitalisés pour sevrage. Les études concernant le craving apportent régulièrement des arguments pour confirmer son rôle dans la problématique addictive. Le questionnaire développé à partir du modèle de Cloninger démontre des propriétés prédictives de l'intensité du craving ou du risque de rechute, dans le domaine de l'addictologie. Ce travail s'appuie sur un petit échantillon de 16 patients inclus sur la base des critères diagnostiques du DSM-IV TR. L'intensité du craving à T1 est fortement corrélée à sa réduction en valeur absolue au cours de l'hospitalisation. La Tolérance sociale est négativement corrélée au score de craving à T2 (r = -0,75 ; p<0,001). La Volonté d'aboutir estnégativement corrélée au score de craving à T1 (r = -0,60 ; p=0,01). La seule corrélation significative avec la différence relative de craving entre T1 et T2 concerne la tolérance sociale (r = 0,66 ; p=0,005). Ce résultat est confirmé par l'analyse en régression linéaire multiple. La moyenne de la population générale française au TCI pour la Coopération, la Tolérance sociale, l'Empathie semble déterminer un seuil au-delà duquel le craving se rapproche d'autant plus de zéro à T2 (p<0,05). Nous obtenons dans ce groupe différents critères pertinents pour distinguer l'évolution du craving au cours d'une hospitalisation et permettre de mieux adapter les soins. Ce travail tend donc à s'inscrire dans le contexte d'une théorie des pratiques