Le jeu vidéo est devenu le premier loisir des Français avec 28 millions de joueurs réguliers en France. En 1997, un nouveau type de jeu très addictogène apparaît, c'est le MMORPG (massively multiplayer role-playing game ). Le joueur y incarne un avatar qu'il a modelé suivant l'image de son « moi-idéal » et qui évolue dans un univers virtuel tenace et envahissant. Pour les personnalités fragiles, ces mondes virtuels sont des refuges à une réalité difficile ou un moyen de se revaloriser narcissiquement comme en témoigne l'étude de cas cliniques. Les scientifiques ont constaté des dépendances conduisant à des situations dramatiques voire mortelles. La prévalence d'un usage pathologique est estimée suivant les études entre 2 à 4% . Cette nouvelle dépendance comportementale est regroupé dans le DSM IV dans la rubrique « troubles du contrôle des impulsions » mais elle fait encore l'objet de controverse. Des troubles psychiatriques doivent être recherchés chez les joueurs « accros » : des troubles de l'humeur, troubles anxieux, troubles bipolaires, personnalités pathologiques (borderline, narcissique, antisociale), ainsi que d'autres dépendances comportementales. Une autre polémique fait rage, c'est sur la violence des jeux vidéo qui pourrait promouvoir un passage à l'acte violent dans la vie réelle en accentuant l'image stéréotypée du rôle masculin ( agressivité, compétition et inhibition des émotions). Une fois encore les avis des experts divergent et le jeu sert surtout de bouc émissaire pour expliquer l'inexplicable. Le médecin généraliste doit pouvoir dépister les mésusages à l'aide d'une échelle fiable, élaborée à partir des critères de Goodman ou Griffiths, pour reconnaître les formes nécessitant une prise en charge adaptée notamment dans une structure spécialisée. La meilleure prévention repose essentiellement sur une communication dans le cocon familiale et des parents vigilants qui s'intéressent aux loisirs de leurs enfants et qui sont présents. Quand le cadre parental fait défaut, il faut alors compter sur la réglementation des jeux vidéo, lesérieux des professionnels du jeu et la vigilance des « personnes intervenantes » dans la vie de l'enfant