Dans une perspective structurale, le clinicien qui s'oriente de l'enseignement de Lacan, insiste sur le repérage du rapport singulier de chaque sujet au langage. Dans le cas de la psychose déclenchée, on peut mesurer les effets du dévoilement de la forclusion du Nom-du-Père. On peut alors observer un désarrimage signifiant qui ne permet plus au sujet d'accéder à la signification. Il se retrouve ainsi plongé dans un univers hors-sens, où les signifiants eux-mêmes peuvent venir le persécuter. Il n'a alors plus la possibilité de cerner le réel de son corps avec les signifiants, et est soumis à un déchaînement pulsionnel. Il est entièrement soumis aux effets ravageants du réel de la jouissance. L'hospitalisation peut représenter alors un précieux recours pour le mettre à l'abri de lui-même. L'institution doit alors faire face à la massivité des mouvements transférentiels, mais aussi souvent à la mise à mal de son cadre. En effet, les registres de la demande et de la règle, dans sa dimension normative, déclenchent parfois une profonde indifférence, ou une vive persécution. Il est alors fondamental de dégager les logiques de ces situations en fonction des difficultés spécifiques de chaque patient. Eclairées par la psychanalyse, des stratégies thérapeutiques singulières peuvent se penser au cas par cas. Pour certains, l'élaboration délirante peut permettre la création d'une néo-réalité sur laquelle s'appuyer. Pour d'autres, soutenir l'arrimage singulier à un signifiant, apaisera les symptômes et maintiendra une certaine inscription dans le lien social.