INTRODUCTION : l’exposition professionnelle à l’amiante et l’intoxication tabagique sont 2 facteurs de risque sanitaires connus avec un retentissement psychologique négatif déjà constaté au sein d’une population de retraités du Régime Général de la Sécurité Sociale : l’impact psychologique de l’amiante était plus délétère que celui du tabac.L’OBJECTIF était de décrire la perception et le niveau de connaissances portant sur les risques sanitaires, ainsi que le retentissement psychique, de l’exposition professionnelle à l’amiante et du tabac, au sein d’une population différente au plan socio-professionnel, constituée de fonctionnaires de l’Education Nationale.MATERIEL ET METHODE : Enquête rétrospective portant sur 1088 fonctionnaires de l’Education Nationale de plus de 50 ans ayant exercé un emploi référencé comme comportant une possible exposition à l’amiante, au moyen d’un auto-questionnaire : le « Psychological Consequences Questionnaire », traduit et validé en français, permettant d’évaluer la détresse psychologique au moyen du score PCQ, considéré comme pathologique lorsqu’il est supérieur au 95ème percentile de la distribution des scores dans notre population d’étude.RESULTATS : Les fonctionnaires de l’Education Nationale ont tendance à sous-estimer leur exposition, mais à surestimer le risque amiante. Les réponses au questionnaire rapportent un PCQ pathologique chez 5.3% des sujets de l’étude. Si l’augmentation de l’âge parait augmenter le risque de PCQ pathologique, le sexe ne semble pas avoir d’impact. Les fumeurs et ex-fumeurs ont 2 à 3 fois plus de risques d’avoir un PCQ anormal que les non-fumeurs, et les fumeurs passifs constituent le groupe le plus susceptible d’avoir un PCQ pathologique. La perception d’un état de santé dégradé du fait de l’exposition à l’amiante et/ou au tabac, actuellement ou dans le futur, est également associée à un excès de risque de détresse psychologique dans les modèles multivariés.CONCLUSION : L’âge, l’état des connaissances vis-à-vis des risques sanitaires de l’amiante et du tabac, une perception péjorative des risques sanitaires liés à l’amiante, le statut tabagique lui-même, mais également un profil psychologique anxieux, semblent être des éléments à prendre en compte lors de l’information et la prise en charge des salariés ayant été exposés à l’amiante