Un des défis actuels de la recherche en psychiatrie est le développement de nouveauxmarqueurs permettant d’étudier la physiopathologie des maladies mentales, fournissant une aide diagnostique et permettant de surveiller la réponse aux traitements pharmacologiques, afin de fournir des stratégies thérapeutiques personnalisées et adaptées à chaque patient. Parmi ces approches, la fonction visuelle présente un intérêt particulier pour étudier de manière indirecte le fonctionnement du cerveau. Elle présente de nombreuses caractéristiques propres à un bon marqueur biologique. Le premier stade du traitement de l’information visuelle se situe au niveau de la rétine, qui est une extension anatomique et développementale du système nerveux central. De par son accessibilité aux mesures, elle constitue donc un site approprié pour étudier les pathologies mentales. De plus, la fonction rétinienne peut être étudiée avec des méthodes électrophysiologiques qui sont standardisées, assurant ainsi la reproductibilité des résultats. Ces dernières années, plusieurs équipes ont évalué la fonction rétinienne avec ces techniques chez les patients souffrant de maladies mentales et des résultats intéressants ont pu être mis en évidence. Nous passons en revue ici les anomalies rétiniennes détectées, avec des mesures électrophysiologiques comme l’électrorétinogramme flash (ERG flash), l’électrorétinogramme pattern (ERG pattern) et l’électro-oculogramme (EOG), chez lespatients souffrant d’un trouble dépressif majeur. Ces résultats sont discutés avec ceuxretrouvés dans d’autres pathologies psychiatriques et nous présentons les perspectives de ces mesures rétiniennes dans le domaine de la recherche en psychiatrie