Contexte de l'étude : L'hospitalisation à domicile (HAD), bien que cinquantenaire en France, demeure un secteur d'activité marginal dans le système de soins actuel. Pourtant, à l'heure où l'on parle de « proximité » et de « dépenses de santé », ses avantages tant humains qu'économiques et médicaux ne sont plus à démontrer. Une étude du CREDES de 1993 répertoriait un certain nombre de freins à son développement dont les médecins généralistes par notamment leur méconnaissance de cette alternative à l'hospitalisation traditionnelle. Objectifs : Nous nous sommes proposés d'évaluer l'HAD par les médecins de famille de l'agglomération messine où existe une structure depuis 1999 ; leurs points de vues quant à sa place dans le système de soins actuel, les difficultés rencontrées et leurs réticences à sa pratique. Méthode : Deux groupes de médecins sont sélectionnés. Un groupe A (77) initié. Un groupe B, randomisé (150) n'ayant jamais utilisé l'HAD. Chaque participant reçoit un questionnaire validé. Résultats : Le groupe A, 26 répondants, homogènes et âgés en moyenne de 45 ans. Impliqués dans la formation et l'organisation de la profession (80%) ; ils utilisent 1'HAD comme traitement hospitalier à domicile des cancers et des soins palliatifs principalement. Ils sont en attentes d'une formation par groupes de travail et d'un " vade-mecum ". Le groupe B, 41 répondants, hétérogènes et installés depuis moins de 20 ans en zone urbaine essentiellement. Ils connaissent l'HAD et savent qu'ils peuvent la prescrire (80%) mais l'évaluent mal, la confondant avec le soin à domicile (213). Prêts à y participer pour les 314, ils sont demandeurs d'une FMC d'information et de stages techniques. 114 ne perçoivent pas l'HAD comme un service rendu à leur pratique mais une charge de travail supplémentaire. Conclusion : Informés et formés dans un socle commun des compétences, les médecins généralistes ne sont plus un frein au développement de l'HAD mais deviennent enthousiastes pour ce nouvel espace éthique de soins de proximité.