L'objectif de cette thèse, préparatoire à une recherche, était de faire une revue de la littérature sur un thème encore mal connu et dont l'importance n'échappe pas à tout clinicien impliqué sur le terrain de l'autisme. L'auteur a choisi d'aborder son sujet méthodiquement, en commençant par étudier la relation fraternelle en général puis la fratrie confrontée au handicap de l'un des siens. Il a ensuite fait un large inventaire des données de la littérature concernant les frères et soeurs d'enfants autistes à travers différents points de vue: génétique, neuropsychologique, cognitif (en terme de représentation de la maladie et du handicap) et surtout psychosociaux. Cet ensemble de données montre bien qu'un handicap psychique d'un frère ou d'une soeur, en particulier quand il s'agit d'autisme, malmène durement le lien fraternel au point d'avoir des conséquences sur la santé mentale de la fratrie si plusieurs facteurs de risque s'accumulent. Ces données justifient pleinement d'avoir une perspective thérapeutique globale de l'enfant autiste et de sa famille et une certaine vigilance à l'égard des frères et soeurs. Cette vigilance vise surtout à éviter que ces derniers ne soient transformés en soignants ou en malades, et par la même à conforter le lien fraternel Ce travail, qui interroge plusieurs niveaux de lecture souvent présentés comme antagonistes, est un plaidoyer pour une vision authentiquement pluridisciplinaire de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent.