La classification TNM est fondamentale en cancérologie. L'adénocarcinome des fosses nasales est une tumeur rare pour laquelle il n'existe pas de classification T consensuelle. Dans un premier temps, la nécessité d'une nouvelle classification T adaptée à cette lésion particulière est établie. Une nouvelle classification T radiologique de l'extension locale de l'adénocarcinome est alors proposée, en se basant sur l'anatomie, l'histoire naturelle de l'adénocarcinome du menuisier, et les modalités thérapeutiques potentielles. L'objectif est ensuite de valider cette classification en étudiant sa reproductibilité intra- et inter- observateurs. Le travail s'appuie sur une analyse rétrospective de 30 dossiers radiologiques (TDM+IRM) de patients opérés d'un adénocarcinome de la fente olfactive entre le 1er mai 2004 et le 31 avril 2009. Les dossiers ont été rendus anonymes et mélangés aléatoirement. Deux équipes composées d'un ORL et d'un radiologue ont analysé en aveugle les clichés à deux reprises à trois semaines d'intervalle, à l'aide de la nouvelle classification. La reproductibilité de la classification a été évaluée à l'aide du test Kappa. La reproductibilité intra- observateur est de 0.76 et la reproductibilité inter-observateurs de 0.72. Une des difficultés rencontrées est la grande hétérogénéité des séries disponibles en IRM et la qualité inégale des examens. Malgré cette qualité d'imagerie variable, la nouvelle classification T des adénocarcinomes de la fente olfactive connaît une bonne reproductibilité, compatible avec une utilisation ultérieure. Il est cependant indispensable de standardiser le bilan d'imagerie préthérapeutique, ce qui permettrait d'améliorer la reproductibilité de la classification, dont dépend la décision thérapeutique. Un protocole d'imagerie plus adapté est présenté. La discussion envisage également les conséquences éventuelles de l'utilisation de la nouvelle classification sur les indications thérapeutiques. Enfin, une classification chirurgicale élaborée sur le même modèle est proposée. Ces deux classifications, radiologique et chirurgicale, pourraient être utilisées de manière prospective, en les étendant éventuellement à d'autres types histologiques ou localisations proches.