Les sévices sur mineurs ne font heureusement pas partie de la pratique quotidienne des médecins généralistes libéraux. Malgré tout, la maltraitance infantile constitue un réel problème de santé publique. Elle peut revêtir des formes diverses et variées, touche toutes les classes de la population et est à l'origine de conséquences dramatiques pour l'enfant. En France, les sources de données épidémiologiques sont très disparates et la maltraitance infantile est encore largement sous-estimée ; on estime qu'un enfant sur dix en est victime. En Lorraine, les données des CDIP, ces cinq dernières années, montrent une augmentation progressive de la fréquence des informations préoccupantes et des signalements. Ainsi, chaque professionnel de santé amené à rencontrer des enfants sera, au cours de sa carrière, confronté à un enfant victime de violences. Le médecin généraliste, en tant que médecin traitant, joue un rôle primordial en protection de l'enfance, mais sa tâche reste bien difficile. Grâce à la rencontre de médecins généralistes lorrains, au travers de notre étude qualitative, nous avons pu mettre en évidence que l'isolement, le manque de coordination, ainsi que le manque d'informations apparaissent comme des facteurs entravant la prise en charge de ces enfants. Pourtant, des solutions existent déjà. La mise en place des CDIP par la loi de mars 2007 concoure largement à l'amélioration de la situation, même si, dans ce domaine, il reste encore des efforts à fournir. A l'échelle de la Moselle, notre travail devrait servir de base de réflexion à l'élaboration d'un partenariat avec les médecins généralistes