L’objet de cette thèse est de porter un regard économique sur l’ouverture de la vente en ligne de médicaments et de donner certaines clés pour en comprendre les enjeux.À l’inverse de plusieurs pays européens, la vente en ligne de médicaments est autorisée en France seulement depuis janvier 2013. Cette possibilité fait suite à l’affaire DocMorris, qui a entrainé l’adoption de la directive européenne 2011/62/UE, imposant à tous les États membres de légiférer sur ce nouveau mode de délivrance. La France a pris le parti d’imposer un cadre juridique strict, en réponse à l’opposition de la majorité de la profession. Au-delà d'une simple chronologie réglementaire, ce travail démontre que l'ensemble du modèle économique de la vente de médicaments en ligne et ses perspectives d'évolutions, sont tributaires du cadre réglementaire.En complément de l’aspect juridique, une étude a été menée sur le retour d’expérience des primo-entrants. Les réponses apportées ont permis de mettre en lumière plusieurs constats. La mise en oeuvre de la vente en ligne s’avère difficile en raison d’une réglementation sévère et d’un manque d’expérience des différents acteurs. En outre, seule une minorité de sites est rentable, ce qui contraste avec une satisfaction majoritaire de l’ensemble des sondés. La vente de médicaments par internet est surtout censée profiter aux conso-patients. Un relevé détaillé d'un échantillon type de médicaments, réalisé sur la totalité des sites de vente enligne permet d'affirmer qu'en moyenne les prix pratiqués en ligne sont plus compétitifs qu’en officine. Cependant de grandes disparités de prix existent aussi sur internet malgré une concurrence accrue, rendue possible par la comparaison des prix en ligne. En revanche, l’intérêt de la vente en ligne pour le patient peut être réduit en raison notamment du manque de disponibilité de certaines spécialités, des frais de port et délais de livraison.