Le décret fixant la déclaration obligatoire des cas d'infection par le VIH a commencé à être appliqué en 2003. Mais seulement 65% des cas sont réellement notifiés et avec retard. L'épidémie étant en constante et rapide évolution, il est indispensable de disposer d'étude ou d'outils plus réactifs permettant d'identifier rapidement ces évolutions, pour ajuster les politiques de prévention. Nous avons réalisé une étude observationnelle rétrospective déclarative, faisant appel à un questionnaire standardisé complété par tout centre hospitalier du Nord et de l'Est de la France volontaire prenant en charge des patients VIH+. L'objectif était d'étudier l'évolution épidémiologique des nouvelles séropositivités diagnostiquées entre le 01/01/2000 et le 31/12/2007 dans le Nord et l'Est de la France, la comparer aux données nationales et identifier les spécificités locales. Au total, 3030 questionnaires ont été exploités. Les principales tendances sur ces 8 ans sont comparables à celles observées au niveau national : diminution globale du nombre de cas, du nombre de femmes et de personnes d'origine étrangère, des patients découverts avec un retard au diagnostic, augmentation du nombre de primo-infections et instauration d'un traitement antirétroviral pour des taux de CD4 plus élevés. Cependant, des spécificités locales apparaissent, comme une proportion plus importante de patients contaminés par voie homo/bisexuelle et qui ne cesse de progresser, une proportion de patients co-infectés par les virus des hépatites moins importante qu'au niveau national. Les prises en charge thérapeutiques respectent les recommandations des experts, avec cependant un effet centre marqué concernant les habitudes de prescription. Une telle étude épidémiologique locale, même si elle confirme les principales tendances observées au niveau national, permet de les affiner, et de proposer des mesures de prévention plus spécifiquement adaptées aux réalités locales.