Introduction : Les patients de réanimation sont particulièrement exposés à laiatrogénie. L'intérêt d'une surveillance des évènements iatrogènes (EI) au long court n'est pas connu.Objectifs : Analyser l'épidémiologie et l'évolution des EI en réanimation chirurgicale.Identifier les facteurs de risque et évaluer la morbi-mortalité associée.Matériels et méthodes : Etude prospective observationnelle réalisée entre le 1erjanvier 2001 et le 31 décembre 2010, incluant tous les patients durant cette période.Données colligées : EI, caractéristiques des patients. Résultats exprimés en nombred'EI rapporté à la durée d'exposition au risque. Réalisation d'une régressionlogistique pour identifier les facteurs de risque de iatrogénie et de mortalité.Résultats : 4731 patients inclus, dont 46,6 % de polytraumatisés. Age moyen 51,1ans, IGS II moyen 34, mortalité de 18,2%. L'incidence de survenue des EI était de 79 pour 1000 jours d'hospitalisation, soit au moins une déclaration pour 31% despatients. Les déclarations d'EI émanaient à part égale des médecins etparamédicaux. Les EI les plus fréquents concernaient les actes techniques, devantceux liés aux médicaments et ceux consécutifs aux actes chirurgicaux. Trois EIfréquents ont été identifiés : les extubations accidentelles, les veinites et escarres,corrigés par l'instauration de protocoles. 56 patients sont décédés des suites d'un EI.La iatrogénie de gravité sévère constituait un facteur de risque de mortalité. Lesfacteurs de risques d'EI étaient l'âge, un score IGS II>50, la transfusion, l'existenced'un syndrome de détresse respiratoire aigu, le cathétérisme veineux central etartériel, la sédation, le monitorage de la pression intra-crânienne et le recours à unedérivation ventriculaire externe.Conclusion : La surveillance de la iatrogénie est possible et s'inscrit dans une culturedu risque en réanimation. Elle permet la mise en oeuvre d'actions correctricesciblées