L'étude du syndrome des antiphospholipides est un domaine en constante évolution. A la description initiale de Soulier et Boffa, se sont ajoutés de nouveaux tableaux obstétricaux tels que la pré-éclampsie et le retard de croissance intra-utérin d'origine vasculaire. De plus, les critères diagnostiques de Sapporo (1998) imposent la réalisation de deux recherches d'antiphospholipides (LA ou ACL) à six semaines d'intervalle au moins. Néanmoins, la répétition des dosages biologiques n'est pas habituelle au cours de la grossesse. Dans cette étude, l'auteur a étudié 115 grossesses chez 97 patientes, au cours desquelles ont été réalisés des dosages séquentiels d'anticorps anticardiolipines en raison d'antécédents obstétricaux faisant suspecter un syndrome des antiphospholipides. Cette étude a mis en évidence un double intérêt diagnostique et pronostique du suivi séquentiel des anticorps anticardiolipines dans les grossesses à risque. Au plan diagnostique, la répétition des dosages a permis de poser le diagnostic de syndrome des antiphospholipides pour 40 patientes. Au plan pronostique, les patientes qui présenteront une altération de la croissance foetale, une néphropathie gravidique ou une mort foetale in utéro, ont des variations d'amplitudes des taux des anticorps anticardiolipines plus importantes ainsi qu'une élévation nette des taux des anticorps anticardiolipines d'isotype IgM entre 28 et 32 SA. L'auteur confronte ensuite son étude personnelle aux données de la littérature.