Le constat d'une comorbidité schizophrénie et toxicomanie est ancien mais sa fréquence augmente depuis les années 1960. L'amélioration de la symptomatologie schizophrénique au moment de l'initiation d'un traitement à la méthadone[marque déposée] m'a conduit à envisager le postulat d'un rôle " neuroleptique-like " des opiacés. Afin de confirmer cette hypothèse, j'ai consacré la première partie à exposer les connaissances neurobiologiques actuelles sur les antipsychotiques, sur la schizophrénie et sur les circuits de la récompense. Le système méso-cortico-limbique et les récepteurs dopaminergiques de type D2 se sont avérés incontournables lorsqu'il est question de comorbidité. Dans la seconde partie, grâce à une étude psychodynamique des comportements toxicomaniaques et m'aidant des théories neurocognitives sur la schizophrénie, j'ai tenté de comprendre les enjeux d'un usage de substance chez un patient schizophrène. Dans la troisième partie de mon exposé, après un aperçu épidémiologique de la comorbidité, je présente un état des lieux de la prise en charge aux Etats Unis et en France. Cette dernière montre les lacunes de la politique française de secteur où le suivi de ces patients se déroule en dehors du programme réhabilitation psychosocial. Enfin, j'ai choisi de présenter l'histoire de sept patients schizophrènes toxicomanes pour illustrer cette réflexion théorique. J'ai recueilli leur vécu psychique lors des consommations de drogues pour en analyser les effets sur les symptômes schizophréniques. J'ai également tenté de concilier l'approche de la pathologie mentale au traitement de leurs comportement toxicomaniaques, tant sur le plan médicamenteux que dans l'organisation d'un lien pluridisciplinaire essentiel.