Introduction : on parle depuis quelques années, tant en France qu'au plan international, d'une « épidémie d'obésité » qui a un retentissement important sur les coûts de la santé du fait des nombreuses co-morbidités associées. Des études récentes mettent en évidence l'intérêt majeur de l'activité physique pour diminuer la mortalité et les co-morbidités liée à l'obésité indépendamment de la perte de poids. Partant de ce concept « fat and fit », nous avons entrepris de promouvoir l'activité physique auprès de nos patients obèses. Matériel et méthode : De mars à juin 2011, 21 patients obèses (IMC #gt#= 30), âgés de 37 à 69 ans, volontaires, ont été inclus dans notre programme. Ils ont bénéficié d'un accompagnement à l'activité physique et nous leur avons proposé d'intégrer un cours adapté. Cet accompagnement a été proposé en collaboration avec le CROS de Lorraine dans le cadre du dispositif SAPHYR. Il comptait, sur une durée d'un mois, 7 séances collectives dirigées par un des éducateurs sportifs spécialement formé et 2 séances libres préparées avec cet éducateur. Simultanément, nous avons initié la création de cours d'activité physique adaptée aux patients obèses au sein du tissu associatif déjà existant en Déodatie, après avoir formé des éducateurs sportifs volontaires. À l'issue de cet accompagnement, les patients étaient libres du choix de l'activité physique à poursuivre. L'évaluation de l'impact de ce programme a été faite par des questionnaires, à la fin du mois d'accompagnement, et à 1 an. Par ailleurs, le dispositif SAPHYR a inclus 218 habitants de la région Lorraine atteints de pathologies chroniques, de septembre 2010 à juin 2012. Résultats : l'impact a été positif sur la promotion de l'activité physique des 18 patients qui ont fini le programme, puisque 17 d'entre eux ont augmenté leur niveau d'activité physique à l'issue du mois d'accompagnement et ont su maintenir ce surcroît d'activité. À 1 an, 12 participants se sont inscrits dans un club de sport pour pratiquer une activité physique adaptée ou non et 4 participants pratiquent une activité physique libre. Sur le plan biologique, les marqueurs lipidiques (TG - 0,24 g/L, LDLchol - 0,06g/L, HDLchol + 0,03 g/L) et l'HbA1c (- 0,34%) ont été améliorés significativement, ainsi que le tour de taille (-1,4 cm). Par contre, les participants n'ont perdu en moyenne que 1,4 kg ce qui n'est pas significatif statistiquement. La qualité de vie à 1an, évaluée par le questionnaire MOS SF-36, a été améliorée significativement tant sur le plan physique que mental. Les résultats de l'évaluation de l'accompagnement SAPHYR de notre groupe de personnes obèses sont confirmés par ceux des 105 premières personnes inclues en Lorraine : les patients augmentent leur niveau d'activité physique avec un sentiment d'auto-efficacité supérieur, et ressentent moins l'intensité des efforts ; ils améliorent également leur estime de soi (estime initialement inférieure à celle des autres participants). Deux obstacles à la pratique d'une activité physique sont surreprésentés chez nos patients obèses par rapport à la population générale, à savoir les difficultés financières et la peur du regard des autres. Conclusion : La promotion de l'activité physique par un accompagnement durant 1 mois a un impact positif tant sur le plan biologique que sur la qualité de vie des personnes obèses, pour un coût économique modéré. Son intégration dans le cadre d'une ETP de l'obésité permettrait probablement, au vu de la littérature, une perte de poids significative et son maintien à long terme. Cet impact reste à étudier.