Introduction. En France, plus d’une femme sur trois utilise une contraception régulièrement. La population des femmes de 35 ans ou plus fumeuses constitue un enjeu majeur. La Haute Autorité de Santé (HAS) a clairement recommandé la prudence auprès de cette population. L’objectif de cette étude est d’explorer les motivations amenant le médecin généraliste à prescrire une contraception oestroprogestative chez la femme de 35 ans ou plus fumeuse.Méthodes. Il s’agit d’une enquête qualitative réalisée de juin à juillet 2014 en focus-group auprès de médecins généralistes lorrains. Le recrutement est raisonné, avec garantie d’anonymat et recueil de données jusqu’à saturation. L’analyse a été rigoureuse et reproductible, avec triangulation des données.Résultats. 19 médecins ont été interrogés, regroupés en 4 « focus group » de 6, 4, 5 et 4 médecins. Les participants donnent en premier lieu une conception théorique de la prescription contraceptive oestroprogestative avec une fréquence d’occurrence (FO) à 98, mais dressent parallèlement un tableau de la réalité de leur pratique (FO 90). Parmi les motivations retrouvées, la plus répandue est la relativisation de chaque cas avec une prescription souvent par défaut en l’absence d’autres alternatives (FO 30). Ils évoquent des raisons liées directement à la patiente (FO 80) et plus particulièrement à la pression qu’elle exerce sur le prescripteur (FO 29). Les lacunes avouées par les généralistes sont moins fréquemment décrites (FO 56), et ils sont alors demandeurs de formations de meilleure qualité (FO 24).Conclusion. La prescription contraceptive chez la femme fumeuse de 35 ans et plus confronte le généraliste à une situation difficile mais il motive sa prescription oestroprogestative, tout en aspirant à de meilleures conditions de prescription