Introduction : L'état de mal épileptique est une urgence médicale et thérapeutique,fréquemment rencontrée en médecine d'urgence. Les traitements antiépileptiques initiaux sont bien codifiés. Cependant leur mise en oeuvre est souvent difficile en pratique.Patients et méthode : Il s'agit d?une étude rétrospective monocentrique, réalisée au sein du CHU de Nancy entre 2000 et 2011. La population étudiée est composée de patients, âgés de plus de dix-huit ans, présentant un état de mal épileptique. Les critères d'exclusion étaient l'âge inférieur à dix-huit ans et l'hospitalisation directe en service de réanimation médicale sans passage par le service d'accueil des urgences ou sans intervention du Service Mobile d?Urgence et de Réanimation (SMUR).Résultats : Notre étude a porté sur une population de 135 patients et 147 séjours. Le sexe masculin était majoritaire (63.7%). L'âge moyen était de 51.3 ans. On retrouve un antécédent d'épilepsie chez 63.0% des patients. Le délai d'intervention médicale par le SMUR était d'environ 11.5 minutes. Les causes de l'état de mal épileptique sont multiples. Dans 17.7% des cas, il s'agissait d'une mauvaise observance thérapeutique. L'IGSII moyen est à 43. La DMS est de 5.7 jours. Le GOS est à 4.2. Le nombre moyen de jours de ventilation mécanique a été de 2.9. La survenue de complications infectieuses a été rapportée dans 35.9% des cas. La mortalité de notre étude atteint 8.2% en sortie de réanimation. Le traitement antiépileptique de première intention a été une benzodiazépine dans 96.3% des cas. Le recours à une anesthésie générale a été nécessaire dans 69.4% des séjours. Le respect des recommandations n'a été observé que chez 15 patients, montrant leurs difficultés d'application. Conclusion : Cette étude rétrospective nous a permis d'analyser la prise en charge des patients présentant un état de mal épileptique au CHU de Nancy ainsi que de comparer les pratiques médicales par rapport aux différents référentiels. On note que l'application de ces consensus reste difficile notamment en pré-hospitalier mais que la conformité aux recommandations tend à s'améliorer