En France, la réduction des accidents de la route a été définie comme un objectif prioritaire par le Conseil National de l'Ordre des Médecins et les pouvoirs publics.Nous avons réalisé une étude qualitative, par entretiens collectifs, auprès de médecinsgénéralistes lorrains afin de connaitre les stratégies mises en place face à des patientsinaptes en âge de travailler.Trois entretiens regroupant 19 médecins ont mis en évidence un défaut de sensibilisation et un manque de moyen permettant au corps médical de maitriser les enjeux de l’inaptitude au volant. Lorsque les patients sont dans le déni de leurs incapacités, un réel dilemme fait face au praticien confronté à la difficile convergence du respect intangible du secret médical et des objectifs de santé publique. Les participants pensent que le système actuel est en inadéquation avec les enjeux socio-économiques et éthiques que représentent le contrôle et la prise en charge des patients inaptes. Bien que les médecins soient conscient du danger potentiel représenté par la conduite d’une personne inapte, ils pensent globalement nuire aupatient en l’orientant vers un médecin agréé plus qu’ils ne l’aideraient à long terme.Une approche pluridisciplinaire semble indispensable pour préparer le patient à un éventuel arrêt de la conduite et faire face à ces nouvelles conditions de vie. Compte tenu des répercussions légales et ordinales de ces situations complexes, il parait indispensable que les médecins généralistes, principaux acteurs de prise en charge, soient bien informés et que des solutions législatives, réglementaires et sociales soient trouvées