Introduction : La prise en charge chirurgicale des adénocarcinomes du bas et du moyen rectum a évolué vers une diminution du taux d’amputation abdominopérinéale (AAP). Plusieurs études ont rapporte des résultats à long terme moins bons chez ces patients par rapport aux patients bénéficiant d’une résection antérieure du rectum (RAR). Notre étude a pour objectif de comparer la survie globale (SG) et la survie sans récidive (SSR) des adénocarcinomes du bas et du moyen rectum opérés par AAP ou par RAR et d’identifier les facteurs de risque indépendants de diminution de la SG et de la SSR. Matériel et méthodes : Les patients opérés d’un adénocarcinome du bas et du moyen rectum entre le premier janvier 2006 et le 31 décembre 2012 ont été inclus. Les patients opérés pour un cancer du rectum récidivant, une lésion classée usT1 ou présentant une évolution métastatique non résécable ont été exclus. Résultats : 128 patients ont été inclus : 40,6% ont bénéficié d’une AAP et 59,4% d’une RAR. La SG était significativement abaissée dans le groupe AAP (53,8% vs 78,9% dans le groupe RAR, p=0,003). Il n’y avait pas de différence significative en terme de SSR entre les deux groupes (51,9% pour le groupe AAP vs 65,8% pour le groupe RAR, p=0,096). En analyse multivariée, la procédure chirurgicale n’était pas associée a une diminution de la SG ou de la SSR. Seuls l’engainement périnerveux, le traitement anticoagulant, la marge circonférentielle positive, l’âge, une complication Clavien ? 3, la présence de métastases synchrones résécables et l’absence de chimiothérapie néoadjuvante étaient significativement associes a une diminution de la SG. Les facteurs indépendants de diminution de la SSR étaient l’engainement périnerveux, le traitement anticoagulant et l’invasion vasculaire. Conclusion : Les taux de survie globale et de survie sans récidive des adénocarcinomes du bas et du moyen rectum opérés ne sont pas influences par le type de procédure chirurgicale